L'homme descend du songe.
L'homme descend du songe.
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à nous deux.
Notre sentier près du ruisseau
Est déchiré par les labours;
Si tu venais , dis-moi le jour
Je t'attendrai sous le bouleau.
Les nids sont vides et décousus
Le vent du nord chasse les feuilles
Les alouettes ne volent plus
Ne dansent plus les écureuils,
Même les pas de tes sabots
Sont agrandis en flaque d'eau
Notre sentier près du ruisseau
Est déchiré par les labours;
Si tu venais, fixe le jour
Je guetterai sous le bouleau
J'ai réparé un nid d'oiseaux
Je l'ai cousu de feuilles mortes
Mais si tu vois sur tous les clos
Les rendez-vous de noirs corbeaux,
Vas-tu jeter aux flaques d'eau
Tes souvenirs et tes sabots?
Tu peux pleurer près du ruisseau
Tu peux briser tout mon amour;
Oublie l'été, oublie le jour
Oublie mon nom et le bouleau...
Date anniversaire de la mort de Félix Leclerc.
Abuse du présent. Laisse le futur aux rêveurs et le passé aux morts.
Baise m'encor, rebaise moy et baise:
Donne m'en un de tes plus savoureus,
Donne m'en un de tes plus amoureux:
Je t'en rendrai quatre plus chaus que braise.
Las, te pleins-tu? ça que ce mal j' apaise
En t'en donnant dix autres doucereux
Ainsi meslans nos baisers tant heureux
Jouissons nous l'un de l'autre à notre aise
Lors double vie à chacun en suivra,
Chacun en soy et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie!
Toujours suis mal, vivant discrettement
Et ne puis me donner contentement,
Si hors de moi me fay quelque saillie.
La plus grande des libertés nait de la plus grande rigueur.
Rêver un impossible rêve
Porter les chagrins des départs
Brûler d'une possible fièvre
Partir où personne ne part
Aimer jusqu'à la déchirure
Aimer, même trop, même mal.
Tenter, sans force et sans armure
D'atteindre l'inacessible étoile
Telle est ma quête,
Suivre l'étoile
Peu m'imortent mes chances
Peu m'importe le temps
Ou ma desespérance
Et puis lutter toujours
Sans question ni repos
Se damner
Pour l'or d'un mot d'amour
Je ne sais si je serais ce héros
Mais mon coeur serait tranquille
Et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux
Brûle encore bien qu'ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s'en écarteler
Pour atteindre l'inaccessible étoile
Il faut d'abord savoir ce que l'on veut, puis avoir le courage de le dire et enfin l'énergie de le faire.
L'homme ne nait pas homme, il le devient.
L'été et notre vie étions d'un seul tenant
La campagne mangeait la couleur de ta jupe odorante
Avidité et contrainte s'étaient réconciliées
Le chateau de Maubec s'enfonçait dans l'argile
Bientôt s'effondrerait le roulis de sa lyre
La violence des plantes nous faisait vaciller
Un corbeau rameur sombre déviant de l'escadre
Sur le muet silex de midi écartelé
Accompagnait notre entente aux mouvements tendres
La faucille partout devait se reposer
Notre rareté commençait un règne
( Le vent insomnieux qui nous ride la paupière
En tournant chaque nuit la page consentie
Veut que chaque part de toi que je retienne
Soit étendue à un pays d'âge affamé et de larmier géant)
C'était au début d'adorables années
La terre nous aimait un peu je me souviens.