Qu'importe de quoi parlent les lèvres lorsqu'on écoute les coeurs se répondre.
Qu'importe de quoi parlent les lèvres lorsqu'on écoute les coeurs se répondre.
Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire, c'est de ne pas subir la loi du mensonge qui passe.
Ecoute- moi revivre dans ces forêts
Sous les frondaisons de mémoire
Où je passe verte,
Sourire calciné d'anciennes plantes sur la terre
Race charbonneuse du jour.
Ecoute-moi revivre, je te conduis
Au jardin de présence,
L'abandonné au soir et que les ombres couvrent
L'habitable pour toi dans le nouvel amour.
Hier régnant désert, j'étais feuille sauvage
Et libre de mourir
Mais le temps murissait, plainte noire des combes,
La blessure de l'eau, dans les pierres du jour.
Le poète est un vrai poète quand il peut faire de ses idées personnelles une source de joie pour tous...
Toute la poésie qui coule de source se jette dans la mer, tend à l'universel.
Si, quand tu seras un homme, tu connais ces deux choses: la poésie et la science d'éteindre les plaies, alors tu seras un homme.
Vas quérir la dignité en enfer s'il le faut mais refuse l'humiliation , même au paradis.
Si la poésie n'a pas bouleversé notre vie, c'est qu'elle ne nous est rien. Apaisante ou traumatisante, elle doit marquer de son signe, autrement, nous n'en avons connu que l'imposture.
Même dans la solitude, ne dis ni ne fais rien de blâmable;
Apprends à te respecter beaucoup plus devant ta propre conscience que devant autrui.
Certains soirs de poignante nostalgie
quand les clous de l'exil s'enfoncent dans mes paumes
quand le vin saccage mes membresj'entame avec toi une conversation au bord de l'aile et de l'abîme
j'entends ta voix de plomb
j'écoute ta voix de patio andalou
j'entends ta douleur murmurer
j'écoute ta fureur de vie galoper entre les oliviers verts
Certains soirs d'abandon glacé je pose ma tête sur ton épaule toujours en flamme
Ô Fédérico et je m'abandonne.Et je réclame tes paumes de miel sur la plaie.
Pour moi tu tambourines de tes doigts nocturnes sur la table sur le carreau et tu inventes des cavales des processions des fêtes gitanes
qui ne s'éteindront qu'avec les yeux épuisés.certains soirs quand cela fatigue de respirer, de dire"bonjour, cher ami", de bouger les jambes
je frappe à ta porte de terre violente et pure, j'entre dans ta maison de silence et d'espace
je ne dis rien. Je reste debout dansun coin d'ombre. Je te regarde sans parler
je te regarde enfoui jusqu'aux lèvres dans tes travaux d'abeille musicale
que la mort de balles et de haine n'a point interrompus.J
Je t'aime ô Fédérico
Plus tard quand les eaux s'apaisent sous les feuilles
quand les guitares se font aveux d'amants
quand les cigarettes rougeoyantes découpent des profils durs dans l'air
nous reprenons la phrase inachevée
nous nous avançons plus avant à travers les hautes herbes du langage vers cette aube de berger où nous attendent pain blanc et lait frugal.
En hommage à Fédérico Garcia Lorca assassiné le 19 Aout. In "Les riverains du feu". anthologie Editions le Nouvel Athanor.