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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 05:00

Je ne sais pas qui je suis

Je viens de terres très lointaines

Tant de sangs en moi sont tourmentés

Mon grand-père était oriental

Et j'ai on me l'a dit une aieule juive

Je ne sais pas qui je suis

Mes lèvres n'acceptent jamais les lèvres présentes

Je sais qu'il doit exister des lèvres meilleures

Je ne sais pas où

Là-bas

Et mes lèvres sont tendues vers leurs inexistences

Toujours

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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 05:00

Ton état le plus haut est de secouer l'espace

Quant aux autres-certains te croient appel

Certains te croient écho.

 

Ton état leplus haut est d'être une preuve

De lumière et de nuit.

 

En toi la fin de la parole devient commencement

Quant aux autres-certains te voient écume

Certains te voient démiurge.

 

Ton état le plus haut est d'être la cible, le carrefour,

Du silence et de la parole.

 

   

 

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 05:00

Même la nuit je te revois dans ton jour ma luciole

Et rien ne peut rivaliser avec toi rien n'est si tendre

Aucune chose enfant aucun parfum n'y peut prétendre

Aucun objet de brise ou d'eau cerf-volant lotus yole

 

Aucun écho dans l'aube aucune écume au bord de la mer

Aucun murmure de mémoire aucun bronchement de branche

Ton pas est doux comme un crayon gris sur la page blanche

L'autre coté de tes regards s'ouvre sur un bleu Vermeer

 

Tout m'est chanson de toi dont l'air me poursuit et me torture

Ce coeur que j'ai ne me laisse pas souffler il ne me laisse

Pas une heure une minute où l'amour de toi ne me blesse

A cette bête en moi n'est jamais suffisante pâture

 

Jamais répit de cette faim d'avoir faim qui me dévore

Oh seulement que je prenne dans mamain que je la prenne

Un moment dans ma main ta main je la tienne dans la minne

Ce qui me mord oasse les mots comme les passe la mort

 

Il n'existe pas de parole pour exprimer ce trouble

Incomparable au désir que le plaisir du moins apaise

Lorsque ton bras léger dans ma paume se pose et pèse

A peine soudain cette peur dont le pendule bat double

 

Cela revient de très loin de très profond je ne sais quel

Abîme un galop m'emplit de sa plainte jusqu'à l'épaule

C'est dans moi pis qu'au vent le remue-ménage des grands saules

Ces brins brisés cet affolement des feuilles sur le sol

 

Celà ne s'appelle d'aucun nom d'homme et ne se compare

A rien rien n'y est son remède rien n'y est son silence

Rien n'y fait contre-poids dans l'autre plateau de la balance

C'est sans envers comme à la pluie un manteau de part en part

 

Qu'est-ce que c'est que ce désespoir infini de tendresse

A chaque respiration l'existence toute entière

En jugement qui repasse et l'âme atteignant sa frontière

Sur le vertige on écrira Parti sans laisser d'adresse

 

Même toi qui ne m'entends plus Toi surtout Celà m'écrase

Est-ce qu'il faut un jour arriver au bout de ce qu'on pense

Au bout de ce qu'on fut au bout de ce qu'on est perdre sens

De ce qu'on sent qu'on dit s'arrêter au beau milieu des phrases.

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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 05:00

La terre est mince comme un fil

et sans le balancier des étoiles

il craint à chaque pas de tomber en dehors

de changer d'âge, de couleur d'yeux

de ne pouvoir rien prendre avec les mains

sinon la main de l'inconnu, en face

qui marche vers lui comme sur la mer

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 05:00

Les feuilles sont l'espoir des racines

Les fleurs celui des branches

Et les bourgeons celui de la ramure.

 

Pour nous, quelle sève à notre espoir?

 

Le ramage est celui de l'oiseau

Le clapotis celui des eaux

Le chuchotement celui des vents.

 

Pour nous, quel chant à notre espoir?

 

La rose est l'espoir de la tige

Le bleu, celui de l'océan

Et le vert, celui du printemps

 

Pour nous, quelle couleur à notre espoir?

 

Le miel est l'espoir de la ruche

Le vin est celui de la vigne

Et la miche celui du blé

 

Pour nous, quelle saveur à notre espoir?

 

La proie est l'espoir du rapace

Le venin est  celui du serpent

Le butin, celui du pirate.

 

Pour nous, quel destin à notre espoir?

Espérer n'est pas nécessaire pour entreprendre le futur

Réussir n'est pas nécessaire pour persévérer le présent.

 

Jacques Lacarrière

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 05:00

Jaillie avec tes mains blessées tes mains coupables

Au bord de la prairie où j’ai dressé ma table…

Plus meurtrie chaque jour par les buffles du temps

Pourquoi fais-tu tinter les grelots de mon sang

 

Tu es déjà marquée aux dents de ma jeunesse

Je savais la douleur bien avant que tu naisses

Bien avant d’avoir pris le soleil à deux mains

Bien avant les rosées premières du chagrin

 

Difficile mémoire ô porche des merveilles

Entends les trains de nuit rouler dans mon oreille

Les villes s’écrouler lentement sous mon front

Tandis que les enfants de mon âge s’en vont

 

Je veux que sur tes joues scintillent les avoines

Que ton cœur aux sillons de blé ouvre ses vannes

Qu’un bouquet de clarté enfin te soit offert

Entre le sol qui tremble et le plafond de fer

 

Apprends donc à chanter à dresser sur tes lèvres

Les merles les oiseaux délicats de la fièvre

Apprivoise et reprends le monde à son matin

La terre est pleine de saveurs fais-en ton pain

 

Charme les durs serpents , les arbres, les fontaines

Charme les fleurs et les rameaux charme ta peine

Que ton corps tout entier soit le doux sifflement

De l’eau qui a trouvé son ciel, son élément…

 

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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 05:00

Très haut amour, s'il se peut que je meure

Sans avoir su d'où je vous possédais,

En qui le soleil était votre demeure

En quel passé votre temps, en quelle heure

Je vous aimais,

 

Très haut amour qui passez la mémoire,

Feu sans foyer dont j'ai fait mon jour

En quel destin vous traviez mon histoire,

En quel sommeil se voyait votre gloire,

Ô mon séjour...

 

Quand je serai pour moi-même perdue

Et divisée à l'abîme infini,

Infiniment, quand je serai rompue,

Quand le présent dont je suis revêtue

Aura trahi,

 

Par l'univers en mille corps brisée,

De mille instants non rassemblés encor,

De cendre aux cieux jusqu'au néant vannée

Vous referez pour une étrange année

Un seul trésor

 

Vous referez mon nom et mon image

De mille corps emportés par le jour,

Vive unité sans nom et sans visage,

Coeur de l'esprit, ô centre du mirage

Très haut amour

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 04:00

J'ai la beauté facile et c'est heureux

Je glisse sur le toit des vents

Je glisse sur le toit des mers

Je suis devenue sentimentale

Je ne connais plus le conducteur

Je ne bouge plus soie sur les glaces

Je suis malade fleurs et cailloux

J'aime le plus chinois aux nues

J'aime la plus nue aux écarts d'oiseau

Je suis vieille mais ici je suis belle

Et l'ombre qui descend des fenêtres profondes

Epargne chaque soir le coeur noir de mes yeux

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9 septembre 2012 7 09 /09 /septembre /2012 05:00

Nos projets furent des retraites de Russie

dont chacun s'est tiré comme il a pu:

nos pères laissèrent leurs meubles au grenier

pour étonner nos fils de leur naufrage.

 

Les moissonneurs dont luisaient sur l'épaule

les lames de faux usées par l'affûtage  

revinrent en sueur au crépuscule

coucher leur os sur le même sol que l'orge.

 

Le corps à corps des saisons dans le ciel

n'accorde pas de répit à nos races:

les anciens viennent des hameaux

fleurir des tombes où ils s'ajouteront.

 

Moi je n'apporte pour roses dans l'abîme

ces jours de terre où je fus invité:

si je m'y suis rayé de sang les mains

c'est de peur d'être pris pour un poète. 

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 05:00

Dis encore ce que tu sais

Avec un peu plus de silence

Accumulé.Clame-le

A bouche fermée, afin

Que tous ceux qui le couvent

Comme toi le reconnaissent.

Tiens ta place dans ce choeur

Désert où le bruit fermente,

Attentif et seul. Ecoute:

L'hirondelle poursuit som ombre

Sur les toits à petits cris.

L'été ne sait pas encore

Le solstice près d'éclater.

Nul n'entend soupirer la neige

Sous le baillon du soleil.

La ville a la gorge remplie

De pierres. L'odeur des foins

Est un arpège. Tends l'oreille.

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Présentation

  • : L'atelier des Poètes - par Jacques Viallebesset
  • : VIVRE POETIQUEMENT, L'AMOUR VRAI, LA JOIE D'ETRE sont les trois facettes d'une seule et même chose qui se nomme: ETRE et ne pas seulement exister. Lorsqu'on vit poétiquement, forcément, ça laisse des traces....
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L'atelier des Poètes

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