Je ne peux penser l'homme sans l'univers
Qui le suscite ni l'univers sans l'homme
Partout règnent le malheur et la misère
Sous l'arrogance de ces temps dévorants
La science est écrite sur des feuilles d'herbes
Sur les pages des labours et des prairies
L'harmonie du monde est évidente
Comme la couleur du ciel et le soleil
Combien de temps perdu à retrouver
La joie saine naturelle simple paisible
Souffles de poussière mensongère de suie
Pour voir dessous la clarté de l'eau pure
Sans duperie et à portée de main
On a tué la confiance dans les coeur
Corrompu les mots perverti les gestes
Inversé le sens même des sentiments
Civilisation de l'artifice trompeur
Où ceux qui n'ont d'humain que le nom
Sans foi ni loi exploitent et asservissent
Cassiopée irradie de mille diamants
Où cueillir une gerbe bleue d'étoiles
Ici se trouve la vraie grandeur de l'homme
Auquel je crois malgré tout le mal fait
Qui porte avec amour le poids du ciel .
Extrait de Sous l'étoile de Giono
Editions Alain Gorius/ Al Manar
disponible sur www.editmanar.com
Illustration : tapisserie de Jean Lurçat