On ne trouvera plus que cendres dans mon lit
Un sang amer m'aura consumé cette nuit
Déjà j'ai rejeté mon coeur loin en arrière
Et mes chevaux vingt ans ont sauté la barrière
Ainsi le temps n'est plus où je secouais les astres
Où un geste effaçait les ombres du chemin
Je portais le front de la terre entre mes mains
J'étais semblable aux vents aux grands soleils vivaces
Mes yeux bleus remettaient chaque ciel à sa place
Il y avait encore le miel sur les collines
Des guêpes endormies dans la paix des poitrines
Et les matins d'hiver traversés par l'amour
Maintenant tout est clos
Les fleurs sans leur poison
L'horloge crucifiée au bord de la cloison
Les portes qui s'ouvraient jadis entre les branches
Et les cloches roulant les pentes du dimanche
Qui touchera jamais la corde de mon coeur
Certes pas les oiseaux ni tes seins jeune fille
Des éclats de ma chair pourrissent sur les grilles
Remords peut-être es-tu ma première douceur.