Le jour coule verdi de l'antique fenêtre
Au court montant de bois traversé de barreaux;
Elle est tout en largeur et ses petits carreaux
Ne laissent voir dehors que la feuille des hêtres
C'est le royaume du silence au bois dormant
A peine si le geai vient y piquer la faine.
Nul bruit en la maison que de l'horologe à grain
Entre le coffre à sel et les sacs de froment.
Dans le fond embruni de cette salle basse,
Luisant comme la lune, alors que dans son plein
Elle sort sur la côte à l'heure du serein,
Le balancier de cuivre rond passe et repasse.
Séjour sauvage, mais d'une verte gaité,
Car l'air a dans ces monts un arôme de sauge,
Et les heures ici comptées de mon horloge
Sont heures de ma volonté.
Henri Pourrat