Contre elles de la brutalité
Le poignard du mâle est levé
Tuant en elles la petite fée
Elles sont sept cent et cinquante fois cent
Qui crient de peur silencieusement
Pour survivre dans leur vie clandestinement
Femmes aux larmes de peur séchées
Le mal bestial assassine l’humanité
J’entend, j’entend vos pleurs muets
Je vois la marche boiteuse de l’hirondelle
Qui rêve dans le ciel bleu d’une parcelle
Où, libre, elle serait enfin vraiment elle
L’intimité clouée au mur du malheur
A travers elles l’égalité de tous se meurt
Quand adviendra-t-il le temps de nos sœurs ?
Contre elles de la barbarie
Le couteau du sexe est brandi
Soumises à l’animale saillie
Elles sont soixante et quinze fois dix
Fauchées vierges comme les blancs lys
Sans savoir que la vie peut être délice
Femmes aux tristes yeux plombés
Poudre d’étoiles sous la terre couchées
J’ai honte de notre commune humanité
Je vois l’envol brisé des tourterelles
A qui de l’espoir on a cassé les ailes
Dans une indifférence maquerelle
Violées dans la menace et la terreur
A travers elles la liberté de tous se meurt
Quand adviendra-t-il le temps d’un égal bonheur ?
Contre une seule de la tyrannie
Le sexe sauvage a jailli
Clouant au sol l'élan de ma mie
En elle sont toutes les femmes
Qui subissent le même drame
Sans que quiconque ne s’alarme
L’homme est un loup pour l’homme
Et plus encore pour éve à la pomme
Ouvrons de nos mains les fraternelles paumes
Femme qui malgré le mal espère
Tu n’es pas condamnée à cette misère
Le temps viendra qui te libère
J’en connais mille et cent qui t’aiment
Comme moi qui jour après jour sèment
Les graines d’une fraternité qui germe
Il vient le temps de la liberté
De l’égalité de la fraternité
Malgré tout je vous le dis quand même
Il vient le temps de partager « je t’aime ».
Copyright Jacques Viallebesset. Tous droits réservés.. Offert à plusieurs associations de femmes qui le diffusent...