à Catherine
Tu venais à moi derrière le voile du regard
D'où coulait une pluie de larmes de cendres
Les mots de l'amour étaient partis en exil
Fracassés dans l'élan vital d'un printemps d'or
Les pinsons cachaient le bel été dans ta gorge
Le soleil avait depuis lors quitté ton ciel
Où s'en étaient allés mourir tes rêves
La vie passe à s'étourdir dans des reflets
J'allais à toi derrière le voile des mots
A dire la ferveur que je ne vivais pas
Fatigué d'avoir trop cherché ton fantôme
N'espérant plus des automnes inacessibles
La vie s'enlisait dans un hiver d'ennui
J'avais épuisé ma cargaison de froment
Le bleu délavé de mes yeux s'était éteint
Les oiseaux ne chantaient plus sur mes chemins
Le temps commence de la cinquième saison
Dans l'aube originelle toujours perpétuée
Nos visages sont tournés l'un vers l'autre
Pour que s'affirme l'unité de l'Amour vrai.