De solstice d'été en solstice d'hiver
La nature est régénérée par le feu
Sous la cendre nait un soleil invaincu
Les forces obscures de la terre sont en nous
Comme l'est aussi le murmure des fontaines
L'esprit du vent souffle à jamais sa flamme
De la gangue de boue nait le mystère
L'hysope et la lavande dorment en terre
Les mains fragiles des hommes s'unissent
Dans la communion païenne du sang noir
Combien de siècles et de lunes se noieront
D'où jaillera un incendie de lumière
Les pierres diront au ciel qui nous étions
Graines au vent entre néant et éternité.
Extrait de Sous l'étoile de Giono
Editions Alain Gorius/al manar